Un site utilisant Blogs TeDomum

Comment transmettre de manière efficace ?

Temps de lecture – 7 min

Je dépose le livre que j’ai entre les mains en me faisant la réflexion suivante : le contenu est passionnant, mais c’est chiant à lire. Suis-je le seul à désespérer face à tant de contenus si prometteurs dont la découverte est trop souvent fastidieuse ? Sans parler bien sûr des histoires riches sur lesquelles je ne cesse de me mélanger les pinceaux. 

Je l’admets, je ne prends pas de notes et suis très dissipé en lecture. Mais suis-je le seul fautif ? Après tant de confessions peu intimes, regardons ensemble comment transmettre efficacement à travers l’écriture.

“ Quand je regarde mon écriture, il me semble qu’une légion de fourmis est sortie de l’encrier et a traversé la feuille sans s’essuyer les pieds.” Sydney Smith

Contexte et définitions

Enfonçons des portes ouvertes. Oui, un texte peut être facile à lire ou bien une horreur cosmique que même les cultistes les plus extrêmes n’osent nommer.

Notre cerveau, aussi performant qu’il soit, ne peut pas traiter trop d’informations rapidement. La lecture est un exercice complexe. On se souvient tous, avec plus ou moins de nostalgie, d’une phrase qu’il a fallu relire de trop nombreuses fois. Une phrase si longue que passé la moitié, on en a oublié le début. Passé les 20 mots, une phrase devient difficile à appréhender. 

Les longues phrases ne sont pas les seules embûches dans notre chemin de lecteur, citons d’autres cailloux dans nos pantoufles de lecture :

  • Des pavés de texte long comme la distance Terre Lune.
  • Des mots complexes ou oubliés (certains devraient le rester).
  • Des explications aussi tortueuses qu’un sac de câbles USB passés à l’essoreur.

Bon maintenant que l’on a identifié ceux qui nous bloquent le chemin d’une lecture fluide (j’ai omis la grande méchante flemme pour laquelle je ne peux rien pour vous), regardons les solutions qui existent.

“L’écriture est un art plus dangereux qu’il n’y paraît.” Imre Kertész

Moins c’est mieux

On a tous vu un jour cette magnifique phrase “Less is more” qui en français donne “Moins c’est mieux”. Techniquement “more” veut dire “plus”, mais dans notre contexte, mieux fonctionne plus (oui, j’ai osé). 

Plus sérieusement, des phrases plus courtes sont plus faciles à comprendre. Il est préférable de scinder les phrases trop longues, mais aussi de limiter le nombre d’informations par phrase. 

A noter également que, même si notre langue est d’une richesse presque infinie, les mots complexes sont à éviter au maximum. Nous n’avons pas tous le même champ lexical et donc se retrouver face à un mot inconnu gène la lecture. Oublions les mots tellement longs qu’on les confonds avec des trilogies en cinq volumes (oui, ça existe). Les mots simples sont connus, faciles à lire, bref c’est mieux.

Cette notion de “moins c’est mieux » s’applique aussi aux idées. Elle peut être plus lumineuse qu’un soleil, mais amenée sans clarté, elle ne sera pas comprise, ou mal interprétée. Il m’est trop souvent arrivé de vouloir expliquer quelque chose de passionnant sans y parvenir, laissant donc ma passion s’échouer sur les récifs de l’incompréhension.

Une bonne méthode pour savoir si on est assez clair est la suivante : expliquez-vous à un enfant. Ce dernier ne se gênera pas pour vous dire si vous êtes confus, montrant alors qu’il faut continuer le travail de clarification.

Si vous n’avez pas d’enfants à portée, essayez de prendre du recul, de lire à haute voix ou même de demander l’avis à vos autres personnalités (ou à d’autres personnes, ça marche aussi).

Avant de continuer plus loin, rappelons l’évidence même. 

Laissons respirer nos lecteurs, aérons nos textes (sinon ils sentiront le grenier humide).

Pour qui, pourquoi, comment ?

Je vais continuer d’enfoncer des portes ouvertes. Il est important d’identifier son public (dans l’adaptation en film de cet article, à cet instant précis, il y aura des feux d’artifices).

Des enfants, des adultes, des joueurs, des MJ (ou autre désignation), des fans hardcore ou de nouveaux arrivants, n’ont pas les mêmes attentes. Il est donc primordial d’avoir une réponse claire à la question : Pour qui est-ce que j’écris ?

J’irais même plus loin en précisant qu’il serait intéressant de préciser le public ciblé quelque part.

Et à la dernière question de cette catégorie soit “Comment” j’aimerais parler de structure. Toute réalisation repose sur des fondations, dans notre cas : la structure ou le plan d’un texte. Un bon sommaire aidera plus d’un lecteur à s’y retrouver. N’hésitons pas non plus à présenter chaque partie d’un petit résumé.

J’ajouterais également que le temps utilisé dans un texte importe beaucoup sur la fluidité et la lisibilité (j’admet être un mauvais élève à ce niveau).

Une image vaut mille mots

Ce n’est pas maintenant que l’on va réinventer la pluie ou même l’eau chaude. L’adage “Une image vaut mille mots” est tout sauf dénué de sens. Face à une explication technique d’un système de jeu ou même du fonctionnement si exotique d’un peuple, quoi de mieux qu’un bon schéma. Cela donne une autre manière d’expliquer le propos et amène du changement dans le rythme de lecture.

Les illustrations amènent aussi beaucoup à un texte, par l’ambiance qu’elles portent, la mise en lumière de la vision de l’auteur et la petite pause de lecture.

“L’écriture, c’est de l’artisanat.” Annie Lemoine

Conclusion et perspectives

En bref, pour faciliter la lecture de notre cerveau suffisamment sollicité en permanence, il faut :

  • Utiliser au maximum des mots simples et des phrases courtes
  • Avoir une structure de texte facile à appréhender
  • Transmettre des idées claires 
  • Illustrer les propos
  • Aérer le texte

On peut même imaginer proposer plusieurs contenus transmettant les mêmes informations sous plusieurs formes (une explication écrite avec un schéma et en plus des notes préparées par l’auteur). Ceci permet de proposer plusieurs manières de découverte de l’information et d’éviter de tout relire en cherchant une petite information.

Petite note qui arrive sûrement tard, tout cet article met en avant comment écrire de manière efficace. Si l’objectif assumé est de créer un contenu demandant au lecteur de fouiller, d’avoir plusieurs niveaux de lecture, la méthode à appliquer n’est pas la même. Il est primordial d’être conscient de ce que l’on veut écrire et des contraintes que ça amène. 

A noter aussi qu’à force de simplifier les phrases et d’utiliser des mots simples, on perd la richesse d’un texte. Tout est notion d’équilibre.

Afin d’apporter un exemple à ces explications, cet article comporte :

  • 1351 mots ce qui nous donne un temps de lecture d’environ 7 minutes
  • Une moyenne de 16,08 mots par phrase
  • Aucune illustration (je sais, je mérite le bûcher)
  • Un manque de constance dans l’utilisation des temps (j’aime à penser que c’est mon style d’écriture)

Nous ne sommes pas face à un exemple parfait d’écriture efficace. J’espère néanmoins que le ton léger rend la lecture aussi fluide qu’une glissade en luge. Je suis ouvert à tout commentaire, pistes de réflexions ou échanges.

Si vous avez encore envie de lire, voici quelques sources intéressantes :

 

1 Comment

  1. Matthieu B

    Chouette texte! Merci à toi
    Et très agréable à lire 😀

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *